Ouest France – Les pêcheurs remontés contre les grandes surfaces

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« Le Comité Départemental des Pêches et des Elevages Marins des Côtes-d’Armor reproche à des enseignes de la grande distribution d’importer massivement du poisson entraînant la chute des cours.

 

« Aujourd’hui, la pêche côtière a partiellement repris dans les Côtes-d’Armor et les hauturiers commencent à repartir. Mais on s’aperçoit que les grandes et moyennes surfaces vendent du poisson d’importation, constate Alain Coudray, président du comité local des pêches des Côtes-d’Armor, très remonté contre la grande distribution.

 

Il y a de la lotte, de la sole, du cabillaud et biens d’autres poissons importés. Dans le même temps, il y a des invendus. Ce mardi matin, un bateau des Côtes-d’Armor a eu plus d’une tonne de merlus invendue à Roscoff », poursuit Alain Coudray.

 

Acheté 0,52€ à la criée, le merlan revendu 12,99€

 

Ces importations plombent les cours. « Des moyennes et grandes surfaces du proche littoral jouent le jeu en venant à la criée de Saint-Quay-Portrieux. Mais ils payent le poisson à un prix très bas. Vendredi, du merlan a été payé 0,52 € à la criée. À deux kilomètres du port, la GMS vendait le même poisson à 12,99 €. »

 

Pour autant le consommateur voit toujours le même prix à l’étal. « On nous dit que le marché n’est pas florissant. Mais avec des marges comme ça, la ménagère ne va pas acheter du merlan à ce prix-là. »

 

Il dénonce les prix bas proposés par les importateurs aux grandes surfaces. « Un mareyeur d’Écosse a proposé, mardi, du filet de merlan à 4 € le kg à un magasin. Pour le vendre à ce prix, il faut qu’il ait été acheté 0,65 € le kg. Pareil pour de la lotte vendue entre 6 et 7 €. À ce prix, il faut la payer entre 1,80 et 2 €. Si le poisson des pêcheurs français était payé à ces prix, ils pourraient mettre la clef sous la porte dans les deux mois. »

 

Certaines enseignes de grandes surfaces auraient cédé aux vieux démons du profit alors qu’elles continuent d’afficher leur soutien aux producteurs français. « Depuis le début du confinement, elles n’ont jamais joué le jeu », dénonce Alain Coudray. »