La campagne géotechnique d’Ailes Marines s’est terminée le 25 juin dernier, marquant la fin des études techniques menées par le développeur de projet. L’heure pour nous de faire le bilan de cette campagne et de vous faire part des prochaines étapes…
La concertation (voir communiqué de presse (->actualités éolien)):
La campagne géotechnique a repris début mars, sans concertation avec les comités, et après que la direction d’Ailes Marines ait fait entendre aux représentants des pêcheurs qu’elle n’avait pas sollicité leur prestataire pour débuter mi-juin. Le comportement du développeur et la reprise prématurée de cette campagne n’auront pas été sans conséquences pour Ailes Marines : dégradation des relations entre le développeur et les professionnels/leurs représentants et perte totale de confiance des professionnels et de leurs représentants envers les dirigeants d’Ailes Marines.
Sur le terrain :
A travers les échanges de courriels et les rapports quotidiens envoyés par les navires, Ailes Marines et les services de l’Etat ont pu constater qu’en cette période de l’année (comme indiqué par les comités des pêches), beaucoup de matériels de pêche sont présents sur la zone du parc éolien.
Sur le déroulement de cette campagne, malgré quelques changements intervenus dans les séquences prévues, dans l’ensemble, le planning prévisionnel des points de prospections a été respecté. De même, les échanges entre le CDPMEM22 et les professionnels ont également permis de limiter les désagréments : lorsque du matériels de pêche étaient signalés par les professionnels, à la demande du comité, les navires de la société FUGRO allaient prospecter sur d’autres emplacements.
Quelques professionnels ont signalé des perturbations liées aux bruits et aux vibrations engendrés par les carottages, sans pour autant nous transmettre des éléments attestant d’une évolution de leurs captures (déclarations de captures journalières ou autres). Même si nous accordons du crédit aux propos tenus par ces professionnels, il est difficile d’établir des liens de causes à effets, et surtout d’imputer ces perturbations aux variations naturelles ou aux carottages effectués par le développeur : En effet, il n’existe pas dans la littérature scientifique de données sur les sensibilités aux bruits des espèces ciblées par ces professionnels. De plus nous ne connaissons pas l’intensité du bruit émis par ces opérations de carottages…. Enfin, nous n’avons pas d’éléments chiffrés sur l’évolution des captures avant/après carottages (et années antérieures). Autant d’inconnues qui ne permettent pas d’avancer avec certitude que la diminution des rendements des professionnels soit imputable aux carottages effectués.
Et maintenant…
Afin de faire la lumière sur les désagréments que pourraient engendrer ce type de campagne, nous avons demandé que soient réalisées des mesures du bruit émis pendant ces opérations. Ces mesures viendront améliorer les connaissances sur les effets potentiels de ces campagnes techniques (intensité sonore, fréquence…). Les résultats de ces mesures seront présentés lors d’un prochain Groupe de Travail animé par le CDPMEM22 sur le sujet (plus d’infos sur les mesures ici : http://cdpmem22.fr/actualites.php?news=121-campagne-geotechnique-debut-mars-a-mi-aout-2018-07-03-2018).
En parallèle, nous travaillons activement aux développements des études qui devront être menées pour connaitre la sensibilité aux bruits des espèces halieutiques présentes en baie de Saint-Brieuc : coquille Saint-Jacques, seiche, bulot, homard, araignées… (dont les résultats devront être rendus avant une éventuelle construction). Ces études permettront sans nul doute d’améliorer nos connaissances sur les éventuels effets du bruit sur les espèces halieutiques (phase d’étude et phase travaux) et d’avoir (enfin) des réponses (avant travaux) sur les impacts potentiels du projet.
Par ailleurs, face au constat de la nécessité d’avoir de la donnée pertinente*1 pour caractériser et quantifier des perturbations en mer sur les ressources halieutiques et les activités de pêche et pouvoir dissocier variations naturelles / perturbations anthropiques, nous pensons qu’’il sera plus que nécessaire d’avoir un état de référence (avant travaux) et un suivi (pendant/après travaux*2) des ressources halieutique « solides », basés sur des observations régulières des captures en mer (ou au débarquement), un suivi des déclarations de capture des professionnels et une caractérisation de l’environnement de ces pêcheries pour être à même de mesurer les impacts du projet.
Enfin, Ailes Marines vient de terminer l’ensemble des études techniques permettant d’avoir une connaissance fine de la zone et des possibilités d’ensouillage des câbles. Le développeur aura donc rapidement toutes les données nécessaires pour répondre aux interrogations de la profession sur leur possibilité de pouvoir ensouiller la totalité des câbles et ainsi voir si le développeur peut répondre à une des conditions majeures pour le développement d’un parc éolien en baie de Saint-Brieuc.
*1 -> Acquisition de données pour alimenter des indicateurs sur le niveau de prélèvement des pêcheries et son évolution (sur l’ensemble des navires ou sur des navires référents) et sur la biologie des espèces exploitées avant/pendant/après la construction du parc éolien + acquisition de données pour caractériser l’environnement de ces pêcheries (température, salinité…).
*2 -> dans l’éventualité d’une construction